Aube du Chevreuil

Publié le par frankoisesuite


Comme un Chevreuil
 
Comme un Chevreuil, quand le printemps détruit
L'oiseux cristal de la morne gelée,
Pour mieux brouter l'herbette emmiellée
Hors de son bois avec l'Aube s'enfuit,
 
Et seul, et sûr, loin de chien et de bruit,
Or sur un mont, or dans une vallée,
Or près d'une onde à l'écart recelée,
Libre folâtre où son pied le conduit :
 
De rets ni d'arc sa liberté n'a crainte,
Sinon alors que sa vie est atteinte,
D'un trait meurtrier empourpré de son sang :
 
Ainsi j'allais sans espoir de dommage,
Le jour qu'un oeil sur l'avril de mon âge
Tira d'un coup mille traits dans mon flanc.
 
Les amours de Cassandre (1552)




L'aube du chevreuil

Publié dans poésie en musique

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